Créer une seule économie canadienne

Le Canada est plus fort lorsqu’il est uni. Il devrait y avoir une seule économie canadienne, et non treize. Créer une seule économie canadienne générera des emplois mieux rémunérés, améliorera l'accessibilité et renforcera notre sécurité nationale.

 

La suppression des barrières au commerce intérieur permettrait de réduire les prix pour les consommateurs en abaissant les coûts commerciaux jusqu'à 15 %1  et d'accroître notre économie de 200 milliards de dollars, soit une croissance de 4 à 8 % à long terme, équivalant à un gain de 3 000 à 5 000 dollars pour chaque Canadien et Canadienne.2

Les menaces américaines pesant sur le commerce entre le Canada et les États-Unis soulignent l'urgence de lever les obstacles commerciaux de longue date qui ont fragmenté notre économie et limité les opportunités pour les Canadiens et Canadiennes. Les bénéfices économiques liés à l’élimination de nos barrières commerciales internes peuvent largement compenser les impacts négatifs des tarifs américains actuels. De plus, renforcer notre économie nationale nous rendra plus forts sur la scène internationale.

Dans cette optique, notre gouvernement convoquera immédiatement une réunion des premiers ministres afin de travailler avec les provinces et territoires sur deux objectifs. Premièrement, supprimer les barrières commerciales interprovinciales pour que les Canadiens et Canadiennes puissent commercer librement. Deuxièmement, identifier les projets d'intérêt national traversant les frontières interprovinciales afin de les prioriser et de les accélérer.

Il existe trois manières possibles de lever les obstacles créés par des règles différentes. Premièrement, les provinces et territoires peuvent s'entendre sur un nouvel ensemble de règles communes (« harmonisation réglementaire »). Deuxièmement, de manière plus simple et rapide, les provinces et territoires pourraient convenir que la conformité aux règles et normes d'une province ou d'un territoire soit reconnue dans toutes les autres provinces et territoires (« reconnaissance mutuelle »), permettant ainsi aux travailleurs et aux entreprises de poursuivre leurs activités à l'échelle nationale. Troisièmement, le gouvernement fédéral pourrait établir des normes communes à l’échelle du pays, bien que cette démarche doive être menée en collaboration avec d’autres parties. Des progrès initiaux ont été réalisés pour aligner les actions fédérales avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), et une collaboration totale avec les partenaires autochtones doit guider l’élaboration des règlements fédéraux.

La Constitution du Canada accorde à notre Parlement fédéral le pouvoir de légiférer sur la régulation du commerce et des échanges. Bien qu'il soit préférable de travailler en étroite collaboration avec les provinces et territoires, il peut y avoir des situations où l'exercice de ces pouvoirs est nécessaire et approprié pour défendre les intérêts nationaux du Canada.

Un passage à une régulation plus flexible, axée sur la reconnaissance mutuelle plutôt que sur l'harmonisation, permettra de libérer des gains de productivité et de créer un marché intérieur canadien plus uni. Nous apporterons notre soutien aux provinces et territoires, comme la Nouvelle-Écosse, qui optent pour une approche accélérée de la reconnaissance mutuelle des règles.

Nous améliorerons notre économie tout en protégeant la santé, la sécurité, l'environnement, et nos intérêts communs partagés en tant que Canadiens et Canadiennes.

Nos actions reposeront sur les principes du commerce sans obstacles, de la reconnaissance mutuelle des normes entre les gouvernements, et de la conformité substituée aux règlements.

 

1. Un Canada où chacun peut travailler partout

De nombreux Canadiens et Canadiennes ont acquis des qualifications précieuses, allant des diplômes en santé pour les infirmiers et médecins, aux permis de camionnage, certifications industrielles et métiers qualifiés avec la qualification Red Seal. Malgré les progrès réalisés ces dernières décennies, il est encore trop fréquent que les Canadiens et Canadiennes doivent se requalifier lorsqu'ils déménagent dans une autre province. Cela limite les opportunités et entraîne des coûts en temps et en argent. Notre gouvernement est déterminé à collaborer avec les provinces pour garantir que les qualifications obtenues dans une région du pays soient reconnues partout, permettant ainsi à chacun de travailler où il le souhaite au Canada.

En favorisant la mobilité de la main-d'œuvre, nous améliorerons la compétitivité, réduirons les coûts et stimulerons la croissance économique, ce qui profitera aux entreprises, aux travailleurs et aux consommateurs canadiens.

Un gouvernement dirigé par Mark Carney offrira un leadership fédéral et des incitatifs pour :

  1. Mettre en œuvre la reconnaissance mutuelle des qualifications des professionnels de la santé afin d'améliorer la mobilité interprovinciale dans notre système de santé.  Une reconnaissance harmonisée des qualifications à travers les provinces et territoires renforcera la flexibilité de la main-d'œuvre, réduira les coûts des soins de santé et atténuera les pénuries régionales.
  2. Promouvoir la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles dans le secteur des services financiers afin de réduire les coûts de conformité et de créer un marché financier plus ouvert et compétitif. La suppression des barrières interprovinciales offrira davantage d'options aux épargnants, emprunteurs, investisseurs et entrepreneurs, tout en réduisant les coûts financiers et en renforçant la compétitivité des entreprises canadiennes. La collaboration garantira que ces gains soient réalisés tout en assurant la sécurité, la solidité et l'intégrité de notre système financier.
 

2. Un Canada où les entreprises peuvent vendre leurs produits partout

Une bouteille de vin de la Colombie-Britannique, du bois de la Nouvelle-Écosse et de l'énergie de l'Alberta devraient pouvoir être vendus partout au Canada. Cependant, les barrières commerciales internes fragmentent souvent notre marché en treize économies distinctes, augmentant ainsi les coûts et réduisant les choix pour les consommateurs.

Notre gouvernement s'engage à réduire la paperasse et à trouver des solutions pour faciliter la circulation des biens et services à travers le pays. Actuellement, les efforts pour relever ces défis sont dispersés entre plusieurs organismes fédéraux, manquant de coordination, de clarté et de responsabilité.

Le Canada dispose de nombreux outils pour résoudre ces problèmes. Ce qui manque, c'est un gouvernement prêt à agir de manière décisive. Il est essentiel que les travailleurs et les entreprises canadiennes ne soient pas freinés par des charges réglementaires obsolètes et inutiles. Améliorer nos chaînes d'approvisionnement facilitera le transport efficace des biens et services, attirera des investissements et aidera les entreprises canadiennes à se démarquer sur la scène mondiale.

En allégeant le fardeau réglementaire fédéral, nous aurons l'occasion de démontrer un leadership économique, de stimuler l’entrepreneuriat et l'investissement, et de renforcer les activités et le commerce à l'échelle nationale.

Un gouvernement dirigé par Mark Carney :

  1. Poursuivra la reconnaissance mutuelle des permis de camionnage, des certifications de sécurité et des normes des véhicules. Cela réduira les délais et les coûts de conformité pour les camionneurs canadiens, facilitant ainsi le transport des marchandises à travers le pays, réduisant les coûts pour les consommateurs canadiens et générant des gains de productivité pour les entreprises.
  2. Demandera immédiatement aux départements fédéraux de prendre des mesures concrètes pour réduire la paperasse et renforcer notre commerce interne et nos chaînes d'approvisionnement. Nous exigerons de tous les ministères fédéraux concernés — tels que Transports Canada, Ressources naturelles Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada — qu'ils procèdent à une revue et qu'ils fassent rapport dans les 60 jours sur les progrès accomplis pour éliminer les règles obsolètes ou inutiles, réduire la duplication ou le chevauchement avec les règles provinciales, et simplifier l'administration des règles ainsi que la prise de décisions réglementaires. Une action rapide et décisive offrira plus de clarté et de prévisibilité, réduira les coûts pour les entreprises, renforcera la confiance et améliorera notre compétitivité.
 

3. Un Canada qui construit des infrastructures transfrontalières et de nouveaux corridors commerciaux

Bâtir et moderniser les infrastructures transfrontalières du Canada permettra de réduire les coûts, d’accélérer le mouvement des marchandises et de renforcer notre connectivité nationale. En augmentant la construction et la mise à niveau de nos réseaux de transport, nous stimulerons la productivité et la compétitivité, ce qui permettra d’économiser des dizaines de milliards de dollars pour les entreprises et les consommateurs canadiens. Ces investissements stratégiques créeront de bons emplois, stimuleront la croissance régionale et garantiront que tous les Canadiens et Canadiennes bénéficient d’un marché plus efficace et unifié.

Il est temps d’adopter une approche intégrée des moteurs économiques du commerce international et national. Cela nécessite des investissements audacieux qui profiteront à l'ensemble de notre économie commerciale.

L'infrastructure physique du Canada est vieillissante et fragmentée, créant des goulets d'étranglement commerciaux qui entravent le commerce interprovincial et international. Les autoroutes, les réseaux ferroviaires, les ports et les points de transit obsolètes obligent les entreprises à absorber des coûts commerciaux élevés, ce qui nuit à la productivité et à la compétitivité économique du Canada.

Un gouvernement dirigé par Mark Carney :

  • Identifier, en collaboration avec les provinces et les territoires, les opportunités de développement des corridors économiques les plus susceptibles de stimuler le commerce interprovincial et international. Nous privilégierons les projets d'infrastructure dans les régions où l'emploi et la croissance sont freinés par des contraintes de capacité infrastructurelle, comme dans les provinces des Prairies, de l'Atlantique et les territoires.
  • Mettre l'accent sur les investissements en infrastructure offrant des opportunités d’utilisation multiple, notamment dans des domaines tels que les minéraux critiques, la défense et les ports en eaux profondes.
  • Désigner des corridors d'infrastructure critiques, en s’appuyant sur le succès de la Transcanadienne et les progrès récents dans les Territoires du Nord-Ouest, afin de permettre une désignation rapide de corridors pré-approuvés pour les projets nationaux prioritaires à usage multiple.
  • Développer un inventaire des infrastructures économiques critiques, en collaboration avec les provinces et les territoires, visant à renforcer la sécurité économique et nationale des Canadiens et Canadiennes. Nous mettrons également en place un processus d'approbation accéléré pour les projets qui correspondent aux priorités nationales en matière de sécurité et de commerce.
  • Soutenir les investissements dans le nord du Canada en assurant un approvisionnement fiable en biens essentiels pour nos communautés les plus éloignées. Cela inclut également l’augmentation des exportations de produits comme les minéraux critiques, le potasse et les produits agricoles. L'infrastructure commerciale dans le nord du Canada a été négligée, avec un accès routier limité, de petits aéroports, seulement deux ports et presque aucun chemin de fer.
  • Investir dans la Stratégie nationale de cybersécurité du Canada et l'étendre pour mieux protéger les infrastructures critiques telles que les ports, les aéroports et les chemins de fer contre les États et acteurs étrangers hostiles. L'infrastructure critique du Canada est hautement vulnérable aux menaces cybernétiques qui pourraient dévaster notre économie si elle n'est pas adéquatement protégée.
 

4. Un Canada qui construit de grands projets

Les longs délais d'approbation des projets au Canada créent une incertitude importante pour les investisseurs, freinant la réponse rapide nécessaire pour faire face aux changements économiques mondiaux. L'approbation des projets peut prendre entre 3 et 10 ans, voire plus pour les projets complexes.

Les délais d'approbation actuels pour les grands projets entraînent des retards qui freinent la croissance économique et sapent la confiance des investisseurs. Les infrastructures critiques, telles que les ports, les chemins de fer et les projets énergétiques, méritent un traitement accéléré pour garantir que le Canada reste compétitif et réactif face aux évolutions du marché mondial.

En accélérant la prise de décisions sur les grands projets, le Canada réduira l'incertitude, baissera les coûts et attirera les investissements, stimulant ainsi la création d'emplois et la croissance économique. Le gouvernement doit passer d'une culture de réticence au risque, à celle d’un développement proactif des infrastructures dans l'intérêt de la sécurité économique du Canada.

Un gouvernement dirigé par Mark Carney :

  • Mettra l'accent sur le « comment» plutôt que sur le «pourquoi» dans l'examen des projets, afin de créer un environnement qui privilégie la réalisation de grands projets d'envergure nationale.
  • Mettra en place un processus d'approbation fédéral «Guichet unique» pour les grands projets d'infrastructure et de ressources naturelles, permettant aux entreprises de naviguer plus rapidement dans les réglementations et de réduire les redondances entre les départements fédéraux. Pour la plupart des projets, cela impliquera de reconnaître les processus et décisions d'examen environnemental et d'impact des provinces, et de simplifier les décisions et les permis nécessaires en vertu des lois fédérales, telles que la Loi sur les pêches.
  • Veillera à ce que les examens soient réalisés et les consultations avec les communautés autochtones menées dans des délais clairs, prévisibles et compétitifs pour les projets d'infrastructure physique interprovinciaux et autres projets de compétence fédérale, tels que les extensions de chemins de fer, les améliorations des ports et les projets d'énergie nucléaire.
  • Exiger que toutes les autorités réglementaires fédérales, y compris l'Agence d'évaluation d'impact, terminent leur examen des projets d'intérêt national dans un délai de deux ans (bien plus rapide que le délai actuel du gouvernement de cinq ans). Nous utiliserons des critères de performance clairs et des mesures de responsabilité pour garantir des décisions en temps voulu, et nous prioriserons les grands investissements avec des délais d'approbation encore plus rapides pour accélérer les développements économiques critiques.

[1] Internal trade, productivity and interconnected industries: A quantitative analysis by Albrecht and Tombe (2016). Disponible ici..

[2] Liberalizing internal trade through mutual recognition: A legal and economic analysis by Tombe and Manucha (2022). Disponible ici..